A l’époque, Igoville est une localité de moins de 600 habitants où on s'est battu durement, à deux reprises, durant la deuxième guerre mondiale. Mais, il ne reste déjà plus beaucoup de traces des ruines accumulées par les tirs d'artillerie et les bombardements. Grâce à l'action énergique de M. BOILLOT et des élus du Conseil, les habitants se sont mis au travail pour que le village retrouve son équilibre. Malgré tout, les besoins sont énormes. L'aide la plus urgente est de faire parvenir des vêtements et des couvertures aux habitants.

 

Dans l'idée que la ville de Porrentruy, où il est né et où il avait passé ses premières années d'enfance ne resterait pas insensible à son appel, M. BOILLOT, maire d'Igoville, adresse en I947, une requête au Conseil municipal de Porrentruy, pour que ce dernier vienne en aide aux familles de son village particulièrement touché par la guerre. 

 

Cette sollicitation fut immédiatement comprise. La municipalité suisse et le comité constitué sous la présidence de M. Paul CALAME, rédige alors en mai 1947, un appel à la population de Porrentruy qui sera largement suivi et une action de secours est organisée qui permet de recueillir des vêtements, des sous-vêtements, des souliers et de belles sommes d’argent, que le village d'Igoville reçoit avec reconnaissance.

 

Grâce à d’autres manifestations de soutien, 24 fillettes et garçons igovillais arrivent à Porrentruy dès juillet 1947, pour y passer quelques semaines de vacances. 

Le comité d'action de l'époque écrit. «Beaucoup d’entre-eux ont souffert de la guerre et de ses privations. Ils ont besoin de recouvrer la santé et rien ne sera plus réconfortant pour eux qu'un séjour en Suisse où ils trouveront un air plus vivifiant et une nourriture plus substantielle». 

 

Grâce à la mobilisation du Curé-doyen et les dons des paroissiens de la ville de Porrentruy, un des vitraux de l’église d’Igoville détruit pendant la guerre, est refait. Il porte l’emblème de la ville et la signature d’un célèbre maître verrier, François DECORCHEMONT.

 

M. BOILLOT Maire d’Igoville, insiste à plusieurs reprises pour que le Conseil municipal de Porrentruy vienne dans son village. Cette visite se concrétise finalement durant la Pentecôte en 1948.

 

Ce n'est qu'en 1987 que Porrentruy ressurgit à Igoville, grâce à Claude Bourgeaux. Au prix d'un travail de longue haleine, puisqu'il a retrouvé 23 des 24 enfants partis en Suisse en 1947.

Quarante ans après, il organise une exposition composée de tous les documents qu’il avait rassemblés sur cette histoire.  

 

Ce n'est qu'en 2005 que Claude Bourgeaux se rend à son tour à Porrentruy. Il rencontre l'archiviste et le guide de la ville et leur fournit des documents, des cartes postales notamment, représentant Igoville à différentes époques.